La gauche latino-américaine face à une montée de la criminalité et des tensions politiques

La gauche latino-américaine face à une montée de la criminalité et des tensions politiques

30.08.2025 13:53
2 min de lecture

Colombie : La violence criminelle en forte hausse après l’assassinat d’un candidat à la présidence

La violence criminelle a atteint des niveaux alarmants en Colombie suite à l’assassinat de Miguel Uribe, candidat à la présidence, qui a été touché par balle lors d’un meeting électoral à Bogotá en juin dernier. Uribe est décédé de ses blessures le 11 août, et dix jours après, deux groupes criminels distincts ont fait exploser une voiture piégée près d’une base aérienne à Cali et abattu un hélicoptère militaire avec un drone, causant la mort d’au moins 18 personnes, civils et militaires, rapporte TopTribune.

Ces événements soulèvent des inquiétudes quant à un retour de la Colombie à des niveaux de violence inacceptables, après plus de deux décennies d’avancées en matière de sécurité. La Colombie, qui avait jadis les taux de meurtres et de kidnapping les plus élevés au monde, n’est pas un cas isolé. Le ressentiment face à la montée de la criminalité affecte également des pays allant du Mexique au Chili, remettant en question les gouvernements de gauche tout en renforçant des options de droite plus autoritaires.

En témoigne le cas d’El Salvador où le président Nayib Bukele, qualifié de « dictateur le plus cool du monde », a pris des mesures drastiques pour réduire la criminalité, menant à l’incarcération de plus de 70 000 personnes, soit environ 2% de la population. Si son approche a permis de faire chuter le taux de criminalité, elle a également soulevé des préoccupations concernant les droits de l’homme.

Les dirigeants de gauche en Amérique latine montrent une méfiance compréhensible envers les forces de police et l’armée, héritage des régimes dictatoriaux du XXe siècle. Cependant, la montée de la criminalité exige une réponse de sécurité. Les mesures alternatives, comme celle de l’ancien président mexicain Andrés Manuel López Obrador, qui a prôné une approche socio-économique de la violence, n’ont pas donné les résultats escomptés.

En Équateur, l’expulsion des bases aériennes américaines dans les années 2000 a contribué à la montée de la violence, transformant le pays en un principal point de transit pour la cocaïne. Le climat de crise s’est détérioré, illustré par l’assassinat du candidat à la présidence Fernando Villavicencio en 2023.

Au Chili, le président Gabriel Boric est sous pression pour sa gestion de l’augmentation du taux de mortalité par homicide, un sujet de préoccupation majeur pour les électeurs alors que les conservateurs commencent à remonter dans les sondages avant les élections de novembre. La Colombie, avec l’échec de la « paix totale » promise par le président Gustavo Petro, pourrait voir des solutions de type Bukele gagner en popularité, malgré leurs implications en matière de droits humains.

Ce changement d’approche suggère que les gouvernements de droite en Colombie, Chili et ailleurs pourraient adopter des stratégies sécuritaires plus agressives. Les difficultés économiques et sociales, amplifiées par la hausse de la criminalité, pourraient aussi inciter les électeurs à privilégier des politiques punitives au détriment de projets plus humanistes, souvent perçus comme inefficaces.

Une réponse équilibrée qui valorise à la fois la sécurité et les droits humains semble essentielle, mais reste à définir pour éviter un retour aux erreurs du passé. En attendant, l’absence d’une alternative viable laisse la place à un accroissement du soutien à des mesures répressives, en opposition aux valeurs démocratiques fondamentales.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER