Israël intensifie ses opérations à Gaza : enjeux et tactiques militaires
Alors qu’un plan de conquête de la ville de Gaza a été entériné il y a quelques jours par Israël, Tsahal a intensifié ses opérations aériennes et terrestres dans les quartiers périphériques du dernier bastion du Hamas. Cet offensive, baptisée « Chars de Gédéon II », a été approuvée la semaine dernière par le ministre israélien de la Défense et vise à prendre le contrôle de la ville de Gaza. Environ 130 000 réservistes ont été mobilisés pour cette offensive, rapporte TopTribune.
Les défis auxquels fait face l’armée israélienne sont multiples. Selon Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale, Tsahal est principalement conçu pour des interventions sur de courtes distances. Contrairement à des conflits éloignés comme en Ukraine ou au Sahel, les opérations militaires se déroulent sur un territoire limité, ce qui modifie l’approche stratégique lors des combats.
Depuis des décennies, l’armée israélienne a développé une expérience notable dans la guerre urbaine, s’appuyant sur le renseignement et des technologies avancées. Chaque mètre carré de Gaza a été numérisé, transformant le combat en une confrontation quasi « appartement par appartement ». Les forces israéliennes se heurtent à des groupes armés familiers avec le terrain et utilisant des tactiques clandestines, rendant la tâche d’Israël particulièrement ardue.
Un autre obstacle majeur réside dans la présence manifeste de civils, que le Hamas utilise comme bouclier. Les pertes civiles, déjà très élevées, engendrent de vives réactions internationales et affectent l’image d’Israël sur la scène mondiale. L’armée israélienne a demandé à la population de quitter la ville, mais nombreux sont ceux qui risquent de rester, augmentant ainsi les tensions.
La stratégie israélienne repose sur un encerclement progressif de la ville de Gaza, similaire à la méthode utilisée pour conquérir une grande ville française. Chaque rue et chaque immeuble représente un obstacle, surtout en raison des infrastructures détruites et des civils piégés. Cette guerre se caractérise par sa lenteur et son coût élevé, les opérations militaires étant constamment confrontées à des contraintes humaines et médiatiques.
Concernant la capacité de Tsahal à « prendre » Gaza, Pellistrandi avance que militairement, cela est réalisable. Cependant, il met en garde contre l’absence d’un plan politique post-conflit. Éliminer le Hamas comme menace militaire peut être possible, mais sans une vision claire pour l’avenir, l’opération risque de se transformer en une occupation permanente, alimentant un cycle de violence sans fin.
La question cruciale demeure : « Que faire après ? » Tant qu’Israël n’apporte pas de réponse satisfaisante, l’opération sera condamnée à l’échec et ne pourra déboucher sur une victoire durable.