
Le 27 août 2025, le Comité Champagne a annoncé une nouvelle qui semblait inimaginable : les producteurs de champagne peuvent désormais commercialiser leurs bouteilles sans coiffe. Cet élément d’habillage, fabriqué souvent en aluminium ou en plastique, ne fait plus partie des exigences de l’AOP. Ainsi, chaque vinificateur peut désormais faire son choix. rapporte TopTribune.
Champagne : quelles en sont les raisons ?
Historiquement, la coiffe était considérée comme un symbole essentiel de l’identité du produit. Le Comité Champagne reconnaît que cet habillage impacte encore fortement le choix des consommateurs, qui manifestent généralement une préférence pour les bouteilles ornées de coiffe. Cependant, son absence ne compromettant « ni l’image ni les ventes globales de la filière ».
Une procédure avait même été engagée par le secteur auprès de l’Inao afin de maintenir provisoirement cette obligation. Toutefois, après évaluation, cette stratégie a été abandonnée. En conséquence, ce sont désormais les viticulteurs qui disposeront du dernier mot.
Arguments des producteurs concernant l’obligation de la coiffe
Cette décision n’est pas tombée du ciel. Durant la crise sanitaire mondiale, plusieurs viticulteurs éprouvaient des difficultés à se procurer des coiffes. « Nous avons cherché des solutions alternatives sans aluminium ni plastique », déclare Vincent Cuillier, un vigneron engagé et cofondateur du collectif « Ça décoiffe en Champagne ».
Pour Olivier Horiot, également vigneron dans l’Aube, la problématique est également écologique : « Des tonnes de plastique se retrouvaient à la poubelle sans aucune utilité. Bien que nous n’ayons rien contre la coiffe, nous avons plaidé pour le droit de choisir ».
Quel impact cela engendre-t-il ?
En pratique, rien n’empêche les grandes maisons de continuer à utiliser la coiffe sur leurs bouteilles. Certaines choisiront de le faire, en raison des traditions ou pour conserver une image soignée. D’autres, en revanche, décideront de s’en passer afin de diminuer leurs coûts ou de réduire les déchets.
Le Comité Champagne résume parfaitement l’équilibre atteint : « Renoncer à apposer une coiffe peut comporter un risque individuel, mais ne constitue pas une menace collective pour l’appellation Champagne » (Comité Champagne, 25 août 2025).