Elisabeth Borne fixe la rentrée scolaire comme priorité dans un contexte politique incertain

Elisabeth Borne fixe la rentrée scolaire comme priorité dans un contexte politique incertain

27.08.2025 08:43
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Rentrée scolaire sous tension pour Elisabeth Borne

À quelques jours de la rentrée scolaire prévue le 1er septembre, la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, se trouve plongée dans un climat d’incertitude politique, suite à la demande de confiance de François Bayrou à l’Assemblée nationale. Elle tiendra une conférence de presse mercredi pour inaugurer l’année scolaire, alors que l’avenir de son gouvernement est en jeu, avec un vote potentiellement défavorable programmé le 8 septembre, rapporte TopTribune.

La ministre, en fonction depuis huit mois, semble consciente des enjeux qui l’entourent. Lors d’une réunion avec les recteurs mardi, elle a mis en avant son engagement prioritaire : « Ma seule et unique boussole, c’est la rentrée scolaire », a-t-elle affirmé dans une interview au Parisien. Malgré les spéculations sur sa position, Elisabeth Borne reste concentrée sur l’organisation de cette rentrée pour environ 12 millions d’élèves.

Un climat d’attente et d’anxiété prévaut parmi les syndicats et les personnels de l’éducation après deux années de forte instabilité ministérielle. Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat SE Unsa, a exprimé son agacement face à des changements fréquents de ministre : « Quand va-t-on arriver à faire une rentrée scolaire avec un ministre qui n’est pas en train de poser ses cartons ? »

Des enjeux budgétaires cruciaux

Les prévisions budgétaires pour l’Éducation nationale soulèvent également des inquiétudes, en particulier à la lumière du plan d’économies de près de 44 milliards d’euros présenté par François Bayrou en juillet. Bien que Borne assure que « le budget sera préservé » pour 2026, les syndicats, notamment la FSU-Snuipp, estiment qu’il est trop tôt pour affirmer que l’Éducation nationale ne sera pas affectée par des coupes.

La crise de recrutement dans le secteur demeure préoccupante. Plus de 2.600 postes restent non pourvus cette année, créant des doutes sur la capacité à garantir un enseignant devant chaque classe. Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, a souligné l’urgence d’assurer la présence des enseignants : « On veut un enseignant devant chaque élève toute l’année, et il n’y a rien de moins sûr ».

Nouveaux défis pédagogiques

Les défis ne se limitent pas à la gestion des ressources humaines. Cette rentrée sera marquée par des changements notables, notamment la généralisation du dispositif « portable en pause », interdisant l’utilisation des téléphones mobiles dans les collèges, et une réforme des épreuves du bac, avec l’introduction d’une nouvelle épreuve de mathématiques pour les élèves de première. Elisabeth Borne a expliqué que « les exigences seront resserrées » en matière d’évaluation des élèves.

Les conditions de travail des enseignants sont également au cœur des préoccupations. Un baromètre de l’Unsa Éducation révèle que 77 % des personnels ne conseilleraient pas leur métier, et 67 % estiment que l’image de leur profession est dégradée. Elisabeth Allain-Moreno a décrit cette situation comme une « urgence » qui requiert une réelle reconsidération du statut et des conditions de travail des enseignants.

Alors que le monde éducatif se prépare à une rentrée chargée d’incertitudes, la détermination d’Elisabeth Borne à faire de cette rentrée un succès sera mise à l’épreuve, tant sur le plan budgétaire que sur celui de la gestion du personnel. Les résultats de cette année scolaire seront scrutés de près, reflet des défis actuels de l’éducation en France.

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