Les députés macronistes se préparent au vote de confiance annoncé par François Bayrou le 8 septembre

Les députés macronistes se préparent au vote de confiance annoncé par François Bayrou le 8 septembre

27.08.2025 06:13
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Réunion stratégique du camp présidentiel avant le vote de confiance du 8 septembre

Une réunion des députés du camp présidentiel s’est tenue en visioconférence, mardi soir, pour établir une stratégie avant la déclaration de politique générale du Premier ministre, le 8 septembre à l’Assemblée nationale, rapporte TopTribune.

Alors que certains parlementaires sont encore en vacances ou dans leur circonscription, l’annonce de François Bayrou, le 25 août, a fortement mobilisé les députés. Lors de sa conférence de presse de rentrée, le Premier ministre a annoncé qu’il soumettrait son gouvernement à un vote de confiance de l’Assemblée nationale le 8 septembre. « J’étais dans un train vers Paris… J’ai suivi la conférence via les dépêches de l’Agence France-Presse », a déclaré Olga Givernet, députée Ensemble pour la République (EPR) de l’Ain. « On se doutait bien qu’il y aurait quelque chose, mais on pensait qu’il allait enfoncer le clou sur le budget. »

Un autre député, qui a écouté le discours du Premier ministre alerté par des collaborateurs, a confié : « Je n’avais pas prévu de suivre la conférence, pensant que ce serait un événement ordinaire. » La décision soudaine de Bayrou a bousculé l’agenda politique, entraînant une réunion des troupes en visioconférence, car l’Assemblée nationale n’a pas encore repris ses travaux. Un bureau exécutif du parti Renaissance s’est également tenu le même soir, avec un ordre du jour modifié.

Sans surprise, les députés du groupe EPR ont décidé de voter la confiance au gouvernement de François Bayrou. Lors de cette réunion, les participants ont décrit « un climat serein où tout le monde a souhaité faire preuve de responsabilité » et noté l’absence de critiques ouvertes à l’égard de Bayrou. Face à cette manœuvre, ils avaient d’abord exprimé leur stupéfaction. « Je suis surprise par cette décision qui n’a pas été largement concertée, » a indiqué Eléonore Caroit, députée EPR des Français de l’étranger.

Certaines voix se sont levées pour saluer la démarche de Bayrou. « La démarche de François Bayrou est louable, courageuse et réaliste, » a analysé Daniel Labaronne, député EPR d’Indre-et-Loire. En revanche, d’autres ont critiqué la stratégie du Premier ministre, suggérant qu’il avait mal évalué la réaction des oppositions. Un député proche de Gabriel Attal a souligné que « ce qui est dramatique, c’est que cela a été douché immédiatement par les oppositions. Maintenant, c’est cramé. » Certains se demandent si Bayrou croyait réellement pouvoir trouver un chemin de négociation avec le Parti socialiste.

Les députés, tout en déplorant la réaction rapide des oppositions, s’accordent à dire que celle-ci, qu’elle soit de gauche ou d’extrême droite, a fermé la porte au vote de confiance peu après le discours. « Les réflexes politiciens ont vite repris le pas, je trouve cela dommage, » a déploré Maud Gatel, secrétaire générale du MoDem. « Nos oppositions ne sont pas à la hauteur de la situation, » a ajouté Daniel Labaronne.

Pour certains députés, la lassitude du dernier jour de vacances pourrait expliquer l’absence de réaction sur WhatsApp. « Il y a une certaine prudence. On voit que certains pensent déjà à faire partie du prochain gouvernement, » a ironisé une élue. En cas de départ de François Bayrou, la nomination d’un nouveau Premier ministre est une hypothèse envisagée.

Les oppositions, quant à elles, évoquent d’autres scénarios, avec Jean-Luc Mélenchon proposant une procédure de destitution et Marine Le Pen réclamant la dissolution de l’Assemblée. Malgré un rejet de cette idée par Emmanuel Macron dans une récente interview, la possibilité de dissolution persiste dans les esprits. « La dissolution reste une hypothèse, » a précisé François Bayrou lors d’une réunion de la majorité.

Bien que les élus du camp présidentiel se préparent à ces éventualités, certains demeurent sceptiques. « Je n’y crois pas. Une dissolution ne ferait qu’accroître la domination du RN, » a déclaré une élue MoDem. Cependant, malgré les incertitudes, des députés, tels qu’Olga Givernet, se disent prêts à repartir en campagne si nécessaire, défiant le pessimisme ambiant.

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