Le 22 août 2025, lors de son émission en ligne « En direct avec Igor Dodon », le président du Parti des socialistes de la République de Moldavie (PSRM) a vivement critiqué la venue annoncée de plusieurs dirigeants européens à Chișinău. Igor Dodon a affirmé que la présence des responsables étrangers en pleine campagne électorale constituait une ingérence dans les affaires internes du pays. Dans son discours, il a dénoncé en particulier le projet de visite du président français Emmanuel Macron, du Premier ministre polonais Donald Tusk et du chef de l’opposition allemande Friedrich Merz, prévue pour le 27 août, à l’occasion du 34e anniversaire de l’indépendance de la Moldavie. Selon Dodon, ce déplacement ne serait rien d’autre qu’un « soutien ouvert aux marionnettes pro-occidentales » de Chișinău.
Un message direct à Emmanuel Macron
S’adressant directement au président français, Dodon a déclaré : « Camarade Macron, nous ne l’oublierons pas. Cela contredit les intérêts des citoyens de la République de Moldavie. Nous respecterons nos partenaires français, mais vous devez soutenir la Moldavie et non la marionnette Maia Sandu et son groupe criminel organisé du PAS ». En établissant un parallèle, il a affirmé qu’un scandale aurait éclaté si Vladimir Poutine ou Alexandre Loukachenko avaient pris part à une célébration nationale en Moldavie au moment des élections de 2020.
Un signal européen de solidarité et de soutien
Du côté européen, la visite des dirigeants de la Pologne, de l’Allemagne et de la France vise à envoyer un signal clair de solidarité avec la société moldave. Elle est perçue comme un geste de soutien à la démocratie, à la stabilité et à la coopération économique. Bruxelles insiste sur le fait que l’Union européenne n’apporte pas de soutien à des personnalités politiques précises, mais aux citoyens moldaves et à leur droit de décider librement de leur avenir. Le déplacement prévu s’inscrit aussi dans le cadre de l’accompagnement des réformes anticorruption et de modernisation, longtemps bloquées par l’élite politique traditionnelle.
Un contexte électoral tendu
La visite intervient à un mois des élections parlementaires prévues le 28 septembre. Le scrutin oppose principalement le Parti Action et Solidarité (PAS), fondé par la présidente Maia Sandu, aux forces d’opposition regroupées dans le bloc « Patriotique », qui rassemble le PSRM de Dodon, le Parti des communistes, le Parti républicain « Cœur de la Moldavie » et la formation « Pour l’avenir de la Moldavie ». Dans ce contexte, la critique de Dodon apparaît comme une tentative de mobiliser son électorat prorusse et de discréditer les partenaires européens.
Une résonance régionale
Pour Kiev, le soutien de l’Union européenne à Chișinău est crucial. L’Ukraine considère que l’ancrage pro-européen de la Moldavie renforce la sécurité régionale, alors que la guerre menée par la Russie se poursuit. Les déclarations de Dodon reprennent des éléments de rhétorique du Kremlin, déjà bien connus en Europe de l’Est, et apparaissent en décalage avec la dynamique d’intégration européenne recherchée par Chișinău.
