Les universités d’été des Ecologistes ont débuté jeudi avec une rare démonstration d’unité à gauche, réunissant sur scène les socialistes, Place publique, La France insoumise et d’autres composantes du Nouveau Front populaire en réponse à l’invitation de Marine Tondelier. Toutefois, derrière cette image de rassemblement, des divergences profondes persistent concernant la stratégie à adopter pour 2027, rapporte TopTribune.
La secrétaire nationale des Ecologistes a adopté un ton ferme lors de son discours d’ouverture, déclarant : « Arrêtons avec les attaques personnelles et les guerres picrocholines, et la commedia dell’arte, et les ‘gnagnagna’ […]. On n’a pas le temps », appelant ainsi ses partenaires à dépasser les querelles internes et rivalités personnelles.
Une primaire de toute la gauche
Marine Tondelier a réitéré son appel en faveur d’une primaire de toute la gauche, englobant des figures comme Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon, bien que ces derniers préfèrent avancer de manière indépendante pour incarner l’alternative au pouvoir actuel. Elle a averti que son mouvement ne peut pas se contenter d’être « uniquement les gentils organisateurs de l’union » et qu’elle annoncera à l’automne si elle sera candidate.
Le meeting intitulé « Pour gagner demain » a vu la présence d’Olivier Faure, premier secrétaire du PS, de représentants de Place publique et de LFI, ainsi que d’autres figures du Nouveau Front populaire. Bien que tous aient exprimé leur attachement au dialogue, les discours ont rapidement révélé les fractures au sein de la gauche.
Des divergences évidentes
Thierry Brochot, délégué général de Place publique, a souligné que « l’union n’est pas en soi une force propulsive » et qu’elle doit reposer sur « un sens et un projet commun ». La députée insoumise Alma Dufour a reconnu les « divergences stratégiques » entre LFI et ses partenaires. Olivier Faure a alerté sur le risque d’un nouvel échec électoral : « Quatre, cinq, six candidats de gauche au premier tour, c’est aucun au second tour », a-t-il averti.
Dans un contexte où les sondages montrent l’extrême droite en position de force, plusieurs intervenants ont souligné l’urgence d’un effort collectif. « Huit Français de gauche sur dix veulent l’union », a déclaré Clémentine Autain, ancienne députée LFI, incitant à « passer à l’action ». Marine Tondelier a élargi l’avertissement pour inclure une dimension internationale : « Il y a une bascule du fascisme qui est en cours, comme si les Etats étaient des dominos qui tombaient […]. La France fait partie des prochains dominos », a-t-elle mis en garde.
Mobilisations sociales et perspectives incertaines
Un consensus a cependant émergé sur le soutien aux mobilisations citoyennes, avec la gauche s’engageant à participer à la journée de blocage prévue le 10 septembre. « Nous serons là le 10 septembre et les jours suivants », a promis Olivier Faure, souhaitant offrir à ces mouvements « un débouché politique qui ne soit pas celui de l’extrême droite ».
Cependant, cette unité pourrait rapidement se fissurer. Jean-Luc Mélenchon doit prononcer un discours attendu lors des universités d’été de LFI à Châteauneuf-sur-Isère, perçu comme le lancement de sa quatrième campagne présidentielle, refroidissant ainsi les espoirs d’une primaire commune. Par ailleurs, les socialistes tiendront leurs journées d’été à Blois, mais sans les Insoumis, les relations entre les deux groupes étant glaciales depuis le rejet de la motion de censure contre le budget 2025.