Une facture plus lourde dès la fin août
À partir du 25 août 2025, les premiers avis de taxe foncière seront envoyés par courrier. Pour les contribuables qui ne paient pas mensuellement et qui ont choisi l’option numérique, le montant sera accessible dans leur espace personnel sur impots.gouv.fr à compter du 28 août. Les mensualisés, quant à eux, devront attendre jusqu’au 20 septembre pour recevoir cette information, rapporte TopTribune.
Une augmentation notable se profile. En 2024, les propriétaires avaient versé environ 1 074 euros. En 2025, cette somme devrait atteindre 1 092 euros en moyenne, ce qui représente une hausse de 18 euros par foyer fiscal, selon des données relayées par L’info.re. Bien qu’apparente modérée, cette tendance cache une évolution plus vaste qui impacte l’ensemble du pays depuis plus d’une décennie.
La mécanique de l’inflation, amplifiée par les décisions locales
Chaque année, la valeur locative cadastrale sur laquelle se base le calcul de la taxe foncière fait l’objet d’une réévaluation automatique. Pour 2025, cette revalorisation est fixée à 1,7 %, déterminée selon l’indice des prix harmonisé par l’Insee. Ce chiffre marque un ralentissement par rapport aux +3,9 % observés en 2024, et aux +7,1 % en 2023, d’après L’info.re.
Cette augmentation automatique ne constitue pourtant qu’une partie de la hausse globale. Les collectivités, par ailleurs privées de la taxe d’habitation sur les résidences principales, ajustent leurs taux d’imposition afin de compenser cette perte de revenus. En 2024, le produit total de la taxe foncière sur les propriétés bâties a atteint 41,9 milliards d’euros, enregistrant une hausse de 5,4 % par rapport à l’année précédente, selon la DGFiP (Direction Générale des Finances Publiques).
Les autorités locales exploitent cette flexibilité pour faire face à leurs charges croissantes, alourdissant ainsi le poids fiscal sur les ménages. Les ajustements de la valeur immobilière individuelle, notamment liés à des travaux récents, à des piscines, des extensions ou des climatiseurs, peuvent considérablement accroître la base imposable.
Une pression qui s’inscrit dans une longue trajectoire ascendante
L’année 2025 n’est pas un cas isolé, mais plutôt un chapitre supplémentaire dans une série de hausses incessantes. D’après les données de l’UNPI, la taxe foncière a enregistré une augmentation de 32,9 % entre 2013 et 2023 à l’échelle nationale. Dans certaines villes, cette inflation fiscale atteint des sommets inédits : +83 % à Paris, +52 % à Strasbourg, et +21,7 % à Nice entre 2022 et 2024, selon les informations publiées par Actu-Juridique.
Dans les 200 plus grandes communes françaises, la taxation a progressé de 4,9 % entre 2023 et 2024, illustrant un phénomène devenu presque systémique. L’addition des augmentations des taux locaux et des revalorisations des bases contribue à un phénomène d’effet ciseaux auquel échappent de plus en plus de propriétaires.
Les ménages les plus affectés sont souvent ceux ayant fait l’acquisition de biens anciens ou situés dans des zones sous pression, où la fiscalité locale est particulièrement sévère. Cette dynamique suscite une forme de mécontentement croissant parmi les contribuables, alors même que bon nombre de services municipaux sont réduits de manière significative.
Une échéance fiscale incontournable pour les ménages
Bien que la distribution des avis soit échelonnée, la date de paiement revient à un calendrier fixe : les propriétaires doivent s’acquitter de leur taxe au plus tard le 15 octobre 2025 pour un règlement physique, ou jusqu’au 20 octobre pour un paiement en ligne.
Malgré les appels à la prudence lancés par plusieurs associations de contribuables, aucune mesure concrète n’a été prise par les autorités. Le cadre légal demeure inchangé, et les hausses d’imposition locales ne font pas l’objet d’un encadrement de l’État.
Dans ce contexte, la taxe foncière devient un élément central des finances publiques locales, mettant en lumière les difficultés économiques croissantes rencontrées par de nombreux ménages, qui font face à une augmentation régulière de leurs charges sans constat er de contreparties visibles en termes de services publics.