La Géolocalisation, un Outil de Transparence ou d’Intrusion dans les Relations de Couple ?
La géolocalisation entre partenaires est devenue une pratique courante, mais soulève des questions éthiques et psychologiques. Les couples, comme Nathalie Cardin, affirment y voir des avantages en termes de logistique et d’organisation familiale. Par exemple, Nathalie utilise cet outil pour gérer son emploi du temps avec son conjoint, sa fille et ses parents, facilitant ainsi la planification des repas et des activités familiales, rapporte TopTribune.
Pour Marie-Claude Vachon, résidente de la région de Québec, la géolocalisation aide à optimiser la vie quotidienne. « S’il me manque de la farine, je peux voir s’il peut arrêter, si c’est sur son chemin », explique-t-elle, soulignant la commodité de cette pratique.
Transparence à Tout Prix
La sociologue Chiara Piazzesi évoque une « injonction de transparence » qui caractérise les couples d’aujourd’hui. « Les jardins secrets sont de moins en moins acceptables », constate-t-elle, ajoutant que la résistance à la géolocalisation peut être perçue comme un signe de secret. Selon elle, un couple moderne doit être capable d’une communication ouverte et authentique.
Pour moi, ça rentre dans un cercle d’intrusion. Et puis, ça s’arrête où ?
Victor Henriquez
À l’opposé, Victor Henriquez, père de famille, voit la géolocalisation comme une intrusion dans la vie privée. « Je n’ai pas besoin de micropucer ma blonde », dit-il, exprimant des préoccupations concernant la confiance dans une relation.
Autre point de vue, Jannyck Latulippe, qui ne croit pas à la géolocalisation, la juge « fausse bonne idée » et affirme qu’il existe d’autres moyens de communication. « C’est un besoin de contrôle », ajoute-t-elle. Selon Simon Lapierre, professeur à l’Université d’Ottawa, la géolocalisation peut devenir un outil de contrôle dans des contextes de violence ou d’abus.
Nourrir l’Inquiétude
Pour Kanica Saphan, fondatrice du Sofa Sexologique, la géolocalisation peut alimenter des tendances anxieuses chez certaines personnes. Elle soulève des questions sur la dynamique du couple et le rôle des traumatismes passés. « Est-ce que la géolocalisation est une béquille ? » demande-t-elle, insistant sur l’importance de la communication.
Lapierre souligne également que dans les jeunes relations, cette pratique peut fausser la perception des valeurs de confiance et de respect. Il s’interroge sur les messages que les jeunes pourraient intégrer en observant des relations où la géolocalisation est courante.
Ainsi, alors que certains couples trouvent dans la géolocalisation un moyen d’organisation et de fluidité, d’autres y voient un risque de contrôle et d’anxiété, créant une dichotomie dans la perception de cet outil technologique.