Un incendie majeur a ravagé la région de l’Aude, parcourant 16 000 hectares en seulement 48 heures, causant la mort d’une femme et blessant deux personnes gravement. L’enquête qui a été lancée après le contrôle du feu semble désormais s’orienter vers une origine potentiellement criminelle, rapporte TopTribune.
Le 5 août, à 16h15, le feu s’est déclaré à proximité de Ribaute, une commune située à mi-chemin entre Narbonne et Carcassonne. La source de l’incendie a été localisée le long de la RD212, reliant Lagrasse à Ribaute, et a rapidement pris de l’ampleur, déclenchant une mobilisation massive des services d’urgence.
Une enquête déclenchée
Dans les heures qui ont suivi l’éruption, les autorités de gendarmerie de l’Aude ainsi que la section de recherche de Montpellier ont ouvert une enquête le 6 août. Le parquet de Carcassonne, initialement en charge du dossier, a transféré l’affaire au pôle régional de l’environnement du parquet de Montpellier le 9 août. Selon le procureur, des experts ont évoqué la possibilité d’une cause criminelle liée à un acte volontaire en raison des conditions dans lesquelles le feu a débuté. Cependant, il a été précisé que cette première évaluation nécessitera des investigations supplémentaires pour valider cette hypothèse.
Propagation alarmante
Les pompiers sont intervenus en moins de sept minutes, déployant « le maximum des capacités nationales » avec plus de 2 000 pompiers sur le terrain. Toutefois, malgré cet effort colossal, le feu s’est étendu de 50 à 4 000 hectares en seulement cinq heures, atteignant 16 000 hectares en moins de deux jours. Météo-France avait émis une alerte rouge pour risque d’incendies très élevés dans le département à ce moment-là.
Les conditions climatiques aggravantes ont joué un rôle crucial dans la rapidité de la propagation : un vent de tramontane soufflant à 50 km/h, un faible taux d’humidité de moins de 30 %, et des températures dépassant les 30 degrés ont permis d’atteindre une vitesse de propagation estimée à 1 000 hectares par heure. Le colonel Christophe Magny, responsable des services d’incendie et de secours, a souligné que les flammes avançaient à une vitesse « incroyable » de 5 à 6 km/h. Bien que l’incendie ait été maîtrisé le 10 août, les autorités préviennent qu’il faudra plusieurs semaines pour l’éteindre complètement.
Impact sur la communauté
Le bilan humain est lourd : une femme de 65 ans a perdu la vie dans son domicile à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, et la préfecture a enregistré 24 blessés, dont un habitant gravement brûlé et un pompier souffrant d’un traumatisme crânien. Environ 2 000 personnes ont été évacuées de 16 villages touchés, beaucoup n’ayant pu retourner chez elles qu’après le 8 août.
Les dégâts matériels sont considérables : jusqu’à 5 000 foyers ont été privés d’électricité, huit communes n’avaient plus d’eau potable, et 36 maisons ont été complètement détruites. En outre, 54 véhicules ont été perdus dans les flammes et environ 2 200 hectares de cultures, principalement des vignes, ont été affectés par le sinistre, une situation rapportée par le vice-président de la FNSEA, Jérôme Despey.
Une catastrophe sans précédent
Le Premier ministre François Bayrou a qualifié l’incendie de « catastrophe d’une ampleur inédite », chaque rapport indiquant que ce feu représente le plus destructeur depuis 50 ans sur le pourtour méditerranéen français, selon les données de la Base de données gouvernementale des incendies de forêt en France (BDIFF). Avec ses 16 000 hectares parcourus, dont 13 000 hectares brûlés, cet événement marquant est également le plus grand incendie de l’été 2025 en France. Au cours du mois de juillet, la Sécurité civile avait déjà relevé plus de 15 000 hectares brûlés dans toute la France, soulignant la gravité des incendies cette saison estivale.