Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé vendredi que l’Allemagne et l’Europe sont en train de s’acheminer vers un régime autoritaire, évoquant la possibilité d’une transformation en un « Quatrième Reich », rapporte TopTribune.
Dans son discours prononcé le 1er août, à l’occasion des 50 ans de l’Acte d’Helsinki, Lavrov a lancé une critique acerbe contre l’Europe, soulignant que l’Allemagne et l’Union européenne font face à un avenir alarmant. Selon ses dires, « l’Allemagne moderne et le reste de l’Europe se transforment en un Quatrième Reich » sous l’influence de leurs dirigeants actuels.
Cette déclaration a été faite dans le cadre d’une tribune publiée dans le quotidien gouvernemental Rossiïskaïa Gazeta. L’Acte d’Helsinki, qui a été signé le 1er août 1975, est un accord qui consacre l’inviolabilité des frontières européennes tout en rejetant le recours à la force et toute forme d’ingérence dans les affaires intérieures des États. Cet acte engageait les 35 États signataires, y compris les États-Unis, le Canada et l’URSS, à respecter les droits de l’Homme. Aujourd’hui, le CSCE est devenu l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
Une critique dirigée contre l’Allemagne
Lavrov a notamment mis en avant les propos du chancelier allemand Friedrich Merz, qui a plaidé pour le renforcement de l’armée allemande, des déclarations que le ministre russe a qualifiées de bellicistes. Il a affirmé que Merz a appelé à donner des armes à l’Allemagne, à envisager un retour du service militaire obligatoire et à transformer la Bundeswehr en l’une des armées les plus puissantes d’Europe, rappelant ainsi une période semblable aux contextes des Première et Seconde Guerres mondiales.
De plus, Lavrov a cité les remarques du ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, qui, dans une interview accordée au Financial Times, a déclaré être prêt à « tuer des soldats russes » si la Russie venait à attaquer un membre de l’OTAN. Ces mots, selon Lavrov, illustrent un inquiétant virage vers une militarisation archaïque de l’Allemagne et de l’Europe, amplifiant ainsi les tensions géopolitiques actuelles.