Bienvenue en absurdie. Le gouvernement français a annoncé vendredi qu’il n’avait « aucun moyen pour réquisitionner » les stocks de contraceptifs féminins que l’administration américaine souhaite détruire, alors que les demandes d’intervention pour stopper cette décision jugée « insensée » se multiplient, rapporte TopTribune.
D’après les déclarations du ministère de la Santé, bien que des options aient été examinées, il reste que « aucune base juridique permettant une intervention d’une autorité sanitaire européenne » ne justifie la récupération de ces dispositifs médicaux.
Étant donné que les contraceptifs ne sont pas considérés comme des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) et qu’il n’y a pas de situation de tension d’approvisionnement, nous ne disposons d’aucun moyen pour procéder à la réquisition des stocks.
Produits destinés aux femmes
Le ministère a également ajouté qu’il n’avait pas d’informations sur le lieu où ces contraceptifs doivent être incinérés, certains médias anglo-saxons rapportant une destruction prévue en France. L’administration américaine, qui a engagé de vastes réductions de son aide humanitaire et appliqué une politique anti-avortement, a révélé mi-juillet son intention de détruire des contraceptifs féminins, principalement des implants et des stérilets, conservés dans un entrepôt en Belgique.
Ces produits, initialement destinés aux femmes, en particulier celles vivant en Afrique subsaharienne, proviennent de contrats passés avec l’USAID, l’agence américaine pour le développement international, durant la présidence de Joe Biden.
Selon plusieurs sources médiatiques, la valeur de ces contraceptifs serait proche de 10 millions de dollars, et leur incinération était prévue « à la fin juillet » en France par une entreprise spécialisée dans la destruction de déchets médicaux. Toutefois, l’AFP n’a pas pu confirmer cette information par des sources officielles.
« S’opposer à cette décision insensée »
Une déclaration de la présidente du Planning familial, Sarah Durocher, a souligné qu’il y avait eu un début de déstockage de ces contraceptifs : « nous ne savons pas où se trouvent les camions et s’ils sont déjà en France ». Elle a lancé un appel aux entreprises d’incinération pour qu’elles s’opposent à cette décision « insensée ».
Marine Tondelier, la porte-parole des Verts, a précisé sur BFMTV-RMC : « Je ne vois pas qui en France pourrait accepter que cela se fasse. Il est impératif de déterminer où ces produits seront incinérés. »
Plusieurs organisations internationales ayant pour mission de promouvoir la contraception ont proposé à l’administration américaine de racheter et de reconditionner les stocks de contraceptifs, mais leurs efforts ont été vains.
La Belgique a indiqué avoir engagé des démarches diplomatiques auprès des États-Unis, explorant toutes les « options possibles pour éviter la destruction de ces produits ».