Un an après, que devient Lucie Castets, candidate à Matignon ?

Un an après, que devient Lucie Castets, candidate à Matignon ?

23.07.2025 07:03
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Le 23 juillet 2024, un nom a émergé dans le paysage politique français. Après de nombreux désaccords au sein de la gauche, Lucie Castets a été désignée, à la surprise générale, comme la candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon, un compromis inattendu cherchant à exercer une pression sur Emmanuel Macron suite à leur victoire étroite aux législatives. Cette décision a soulevé de nombreuses interrogations sur son ascension et son rôle au sein de la gauche, rapporte TopTribune.

Matignon, un rêve évanoui

En seulement un an, Lucie Castets ne s’est pas complètement effacée des ondes médiatiques. Cependant, l’agitation qui entourait son nom l’été 2024 semble désormais bien lointaine. L’économiste de 38 ans a vu ses espoirs de pouvoir déclinés avec les nominations de Michel Barnier puis de François Bayrou à Matignon. Actuellement, au sein des divers partis de gauche, elle ne jouit plus du même soutien. Un membre éminent du Parti socialiste confiait déjà en octobre : « Elle représente le collectif, mais son nom n’est pas la solution à tous les problèmes […] Des discussions devront être relancées en cas de censure. »

Un proche de Lucie Castets notait quelques mois plus tard que « les socialistes ont compris qu’elle ne se positionnera jamais comme l’un des leurs, et les insoumis qu’elle ne s’alignera jamais sur leur doctrine. Les Écologistes, eux, demeurent les seuls à espérer qu’elle rejoigne leurs rangs. » Mathilde Panot, la leader des députés insoumis, a récemment exprimé une distance grandissante à l’égard de Castets, soulignant une initiative controversée qu’elle a menée en collaboration avec Marine Tondelier, indiquant que « cela ne cadre pas nécessairement avec les attentes établies l’été dernier ».

Vers une candidature unifiée pour 2027

La critique de Mathilde Panot se concentre sur le projet de l’ancienne directrice des finances à la ville de Paris, est nommé « Gagnons ensemble ». Ce mouvement vise à établir une candidature unie de la gauche pour l’élection présidentielle de 2027, une idée qui ne motive pas tous les acteurs, en particulier Jean-Luc Mélenchon et les insoumis qui ont rapidement évité les événements autour de cette proposition. « Cela n’intéresse personne […] C’est encore une manœuvre médiatique. Une opportunité pour certains de se faire valoir dans un contexte politique où ils se cherchent », critiquait Mélenchon sur son blog.

Malgré tout, Lucie Castets a réussi à rassembler récemment des figures de la gauche à Bagneux (Hauts-de-Seine) comme Olivier Faure, Marine Tondelier, et François Ruffin, où ils ont formé un « serment » pour soutenir l’idée d’un candidat commun pour 2027, bien que cette initiative n’ait pas vu la participation d’un représentant insoumis, ni de Fabien Roussel du PCF ou de Raphaël Glucksmann de Place publique.

Pour Lucie Castets, les « modalités de désignation du candidat » doivent être fixées d’ici fin 2025, avec un choix prévu entre mai et octobre 2026. La haute-fonctionnaire a également publié un essai en mai, intitulé Où sont passés nos milliards ? aux éditions du Seuil, affirmant son rôle continu en tant que lien entre différentes factions de gauche. S’aventurera-t-elle jusqu’à se porter candidate à l’Élysée ? « Je pense qu’il est difficile de jouer à la fois le rôle de rassembleuse et celui de candidate à titre personnel », a-t-elle affirmé lors d’une interview avec France Info.

En parallèle, Lucie Castets a également fondé une entreprise de conseil pour contrer le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, tout en considérant un retour dans la fonction publique ou un engagement dans le secteur associatif à moyen terme. Cela représente pour elle une chance de conclure un cycle inachevé, celle de la « Première ministre » qui n’a jamais été nommée.

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