Une récente proposition législative visant à autoriser l’utilisation des « surplus » d’électricité en France pour le minage de bitcoin a été soumise à l’Assemblée nationale. Cette initiative pourrait permettre à la France de tirer un avantage financier dans le secteur de la cryptomonnaie, notamment alors que le bitcoin atteint des sommets de plus de 120.000 dollars, rapporte TopTribune.
Ce vendredi, un groupe de 72 députés du Rassemblement national (RN) a présenté un projet de loi proposant, « à titre expérimental », d’exploiter ces surplus d’électricité pour le minage de bitcoin sur une période de cinq ans. La proposition a également reçu le soutien de quatre députés de l’Union des Droites pour la République (UDR), dirigée par Eric Ciotti.
Surplus électriques en France
En France, 70% de l’électricité provient de l’énergie nucléaire. Cependant, l’augmentation de l’utilisation d’énergies renouvelables intermittentes, telles que le solaire et l’éolien, génère des excédents électriques, obligeant les producteurs à vendre à perte. Cette situation pose des défis pour la durabilité des installations et remet en question la souveraineté énergétique du pays, soulignent les députés.
« Il est donc crucial de mettre fin à cette logique absurde tant sur le plan scientifique qu’économique, et de valoriser nos surplus d’électricité afin de stabiliser le réseau tout en préservant notre parc nucléaire », estiment-ils.
Le minage de bitcoin, qui permet d’adapter facilement la consommation d’électricité selon la disponibilité du réseau, semble être une solution prometteuse. D’autres pays européens, comme l’Islande et la Norvège, ont déjà adopté ce modèle avec succès.
Potentiel économique du minage
Cette initiative pourrait également avoir des retombées économiques significatives. Les députés affirment que le minage « permettrait de maintenir nos centrales nucléaires à pleine capacité tout en générant des revenus considérables ». Selon l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan), l’allocation d’un gigawatt de puissance pour cette activité pourrait engendrer des recettes annuelles de 100 à 150 millions de dollars.
Les entreprises françaises, notamment EDF, pourraient être les premières à bénéficier de cette mesure, avant une éventuelle extension à d’autres acteurs européens. Les députés estiment qu’il est juste que les surplus d’électricité générés profitent principalement aux activités industrielles basées en France.
Pour rappeler, à la mi-juin, les 123 membres du Rassemblement national avaient proposé un amendement visant à explorer les possibilités de développer une industrie de minage de bitcoin dans l’Hexagone. Cet amendement avait été rejeté par l’Assemblée nationale, qui l’a jugé « irrecevable ». En mars, Marine Le Pen, présidente du RN, avait également exprimé son soutien à l’idée d’exploiter les surplus des centrales nucléaires françaises pour le minage de bitcoin.