Budget 2026 : François Bayrou dévoile son plan pour économiser 40 milliards d'euros et teste sa méthode.

Budget 2026 : François Bayrou dévoile son plan pour économiser 40 milliards d’euros et teste sa méthode.

15.07.2025 06:24
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François Bayrou et le défi du budget 2026

Dans quelques heures, François Bayrou dévoilera ses propositions sur le budget 2026 à Matignon, mardi 15 juillet à 16 heures. Depuis plusieurs semaines, le Premier ministre réfléchit en secret à ses orientations budgétaires, sous la pression croissante. Son objectif : économiser 40 milliards d’euros pour « sortir du piège mortel du déficit et de la dette », une tâche ardue face à une Assemblée divisée en trois blocs, chacun ayant ses propres exigences budgétaires. Après avoir réussi à faire adopter le budget 2025, Bayrou se prépare à escalader un nouvel obstacle, risquant d’être censuré si un compromis n’est pas trouvé au Parlement, rapporte TopTribune.

Au printemps, François Bayrou a anticipé un processus budgétaire délicat. En mi-avril, il a signalé la « situation intolérable » des finances publiques, avertissant contre « le piège dangereux de la dette », lors d’une conférence de presse. Cet événement, perçu comme une transparence inédite par le gouvernement, a servi à marteler son message à l’électorat, qu’il envisageait de consulter par le biais d’un référendum. « La dette est dans le top des préoccupations des Français », affirme un conseiller du ministère de l’Économie, signalant l’efficacité de la communication du Premier ministre.

Bayrou cherche à intensifier la pression sur les groupes politiques, en les recevant tour à tour à Bercy. Cette approche marque une rupture par rapport à celle de son prédécesseur. « Michel Barnier ne nous avait pas consultés. Nous avons imposé une nouvelle méthode au gouvernement », se félicite un cadre socialiste. Toutefois, les élus ressortent souvent de ces rencontres frustrés, déplorant un manque d’indications sur le futur budget et sur l’intégration de leurs propositions. « Tout cela est très artificiel », remarque Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national, tandis qu’Eric Coquerel, président de la commission des finances, souligne la superficialité du dialogue.

Aucune information significative n’a été transmise aux élus du bloc central, qui se contente d’émettre des hypothèses avant le 15 juillet. « Je ne serais pas étonnée qu’on soit sur un budget sabre au clair, et que Bayrou cherche les contradictions des groupes », avance la députée Renaissance Olivia Grégoire. « L’an dernier, Barnier avait 15 jours pour son budget, Bayrou a eu plus de temps, mais il doit maintenant faire des choix », s’impatiente un élu Les Républicains.

Quelques idées ont été évoquées par le gouvernement, comme celle d’une année blanche ou la réduction de certaines niches fiscales.

« Il y a plein de ballons d’essai dans tous les sens, mais on est dans le brouillard. »

Un proche d’Edouard Philippe

à franceinfo

Chaque ministère a été sollicité pour proposer des économies, mais sans retour sur les options retenues. Lors d’une réunion à Matignon, des membres du gouvernement ont exprimé leur surprise face au secret gardé par Bayrou concernant ses plans.

Jusqu’à la dernière minute, François Bayrou a conservé le secret sur sa stratégie budgétaire. « On ne sait rien, rien ne fuite », commentait un ministre à quelques jours de la date butoir. Après des consultations, Bercy a soumis une copie au Premier ministre, mais Bayrou a repris la main avec une équipe restreinte. « Tout se passe dans la boîte noire », résume un conseiller de l’exécutif.

« C’est fermé à double tour, pour éviter les fuites. Ce sera le budget de Bayrou. »

Un conseiller de François Bayrou

à franceinfo

Le Premier ministre affiche un objectif clair : créer un plan sur quatre ans afin d’atteindre un point où « la dette n’augmente plus ». L’endettement de l’Etat, stagne à 114% du produit intérieur brut, contre 100% en 2017. Pour lutter contre cela, François Bayrou souhaite réduire le déficit de 5,8% à 4,6% en 2026, au moyen de décisions potentiellement impopulaires. « Ce sera polémique, quand on cherche à économiser 40 milliards, ça l’est forcément, prévient un conseiller. Il est crucial de trouver des économies perçues comme justes par les citoyens. »

Conscient des enjeux, Bayrou a insisté sur l’importance de la transparence. « Il faut dire la vérité. Je n’achèterai pas la paix au prix du mensonge », déclare-t-il. « Ce que je vais annoncer, personne n’a jamais osé le faire en France ». Ces déclarations augmentent la pression avant la conférence de presse du 15 juillet, qui a été programmée pour préparer les discussions parlementaires à la rentrée.

« Nous devons travailler avec le socle commun et les partis d’opposition, ce qui nous demande de suivre une approche différente. Nous avons donc établi un rendez-vous préalable, une présentation avant l’été », explique un conseiller du ministère de l’Économie. « Cela laisse un mois et demi avant la rentrée pour que les choses se clarifient », ajoute un conseiller de l’exécutif. Cependant, cette date, près du début des vacances parlementaires, a provoqué des critiques de la part de l’opposition. « C’est une bonne grosse ficelle. Si Bayrou pense que le temps va apaiser les tensions, il se trompe », prédit un élu RN.

Le moment décisif surviendra lors de l’examen du projet de budget en octobre à l’Assemblée. Une étape qui commence déjà à effrayer certains élus du bloc central. « J’ai beaucoup de mal à voir comment nous allons surmonter cet obstacle, surtout après les discours alarmistes de Bayrou », s’inquiète un représentant du parti Horizons. Il est contraint d’offrir des mesures audacieuses, ce qui pourrait effectivement créer les conditions de son échec. » Pour parvenir à un accord, François Bayrou pourrait adopter une méthode personnelle. « S’il souhaite entendre des propositions, un dialogue inspiré du ‘conclave’ [sur les retraites] pourrait être envisagé. Toutefois, cela devra se faire dans le cadre des 40 milliards d’économies, il n’est pas question de réduire cet objectif », conclut son entourage, tout en prévenant : « Il ira jusqu’au bout », affirmant que « nous ne annonçons pas 40 milliards dans l’espoir d’en réaliser 30, ce n’est pas un marché de dupes. »

Avec les exigences strictes de la gauche, du RN et du socle commun, qui sont difficilement compatibles, le compromis s’annonce complexe. Un rejet du budget signifierait également l’échec de l’approche adoptée par Bayrou depuis sa nomination. « En cas de censure, l’Assemblée sera responsable des déficits, et de sa lâcheté », dénonce un conseiller de Matignon. « Il y a un petit chemin qui pourrait être envisagé, mais si cela se bloque sur les 40 milliards, il est tout à fait capable de dé

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