Euro 2025 : De plus en plus de footballeuses, mamans et joueuses, embrassent leur carrière. Mondial des clubs : le PSG affronte Chelsea en finale.

Euro 2025 : De plus en plus de footballeuses, mamans et joueuses, embrassent leur carrière. Mondial des clubs : le PSG affronte Chelsea en finale.

13.07.2025 10:24
4 min de lecture

« Pour une athlète en général, d’avoir son enfant à côté, mentalement, cela fait du bien ». Amel Majri affiche un sourire éclatant. Lors de l’Euro 2025, qu’elle dispute en Suisse, la joueuse française est heureuse d’être accompagnée de sa fille, comme lors de la dernière Coupe du monde en 2023, rapporte TopTribune.

Lors d’une conférence de presse tenue le 2 juillet dernier, elle a déclaré : « La fédération gère la chose vraiment bien. Elle nous accompagne tout le temps. Elle peut être présente constamment. » Amel Majri fut la première des Bleues à se rendre au centre de Clairefontaine avec son enfant, une initiative devenue possible il y a deux ans.

Cette athlète bénéficie d’un « protocole maman » instauré en 2023 par la Fédération française de football sous la direction de Corinne Diacre. Cette initiative permet à la FFF de prendre en charge le transport, l’hébergement et les repas pour un accompagnant et l’enfant jusqu’à l’âge de trois ans lors des compétitions. « Au quotidien, les joueuses peuvent voir leur enfant quand elles le souhaitent entre les moments obligatoires liés à l’équipe », a précisé la FFF auprès du journal l’Équipe.

Amel Majri estime que cet accompagnement est essentiel pour préserver un équilibre : « Tout est fait pour que nous soyons dans les meilleures conditions tout en respectant aussi le cadre que l’équipe doit avoir ». Pour elle, retrouver son enfant après des séances d’entraînement intenses contribue à son bien-être mental : « Ça permet de switcher. Et quand les séances d’entraînement sont difficiles, on est contents de retrouver l’enfant, ça fait du bien ».

Des prises en charge par de nombreuses sélections

Au sein de l’équipe nationale, la gardienne remplaçante Constance Picaud bénéficie également de la présence de sa fille d’un an, soutenue par sa compagne qui s’occupe de l’enfant pendant les compétitions. Ses coéquipières, même celles qui ne sont pas devenues mamans, apprécient la joie que les enfants apportent. « Franchement, ça fait du bien de les voir courir partout, crier, jouer, tomber », a partagé en conférence de presse la défenseure Melween N’Dongala.

De son côté, la capitaine espagnole Irene Paredes a également la chance de compter sur son fils en Suisse, ayant déjà bénéficié de sa présence lors de la Coupe du monde en 2023 en Nouvelle-Zélande et en Australie, où son équipe a triomphé. De nombreux autres pays mettent en place des initiatives similaires. Par exemple, le Danemark couvre les frais d’un enfant et de son accompagnant, tout comme l’Allemagne qui gère les dépenses liées au logement, aux repas et aux déplacements pour les enfants et leurs accompagnants. En Suède et en Islande, le soutien financier inclut même la rémunération d’une nounou ou d’une baby-sitter.

Ne pas abandonner son rêve

Cette année encore, l’équipe islandaise « Stelpurnar okkar » accueille des mères, dont la défenseuse de West Ham, Dagný Brynjarsdóttir. Après avoir donné naissance à son deuxième fils en février 2024, sa place au sein de l’équipe était incertaine. Pourtant, elle participe cette année à son quatrième Euro. « Quand je suis tombée enceinte de lui, peu de mères évoluaient à ce niveau. Beaucoup doutaient de ma capacité à revenir, mais j’ai prouvé que je suis toujours cette joueuse, sans abandonner mon rêve », a-t-elle déclaré en mars.

Pour Dagný, le plus grand défi en tant que maman reste l’aspect des déplacements. « C’est probablement la chose la plus difficile à gérer quand on est maman et joueuse professionnelle. Je ne passe pas autant de temps que je le souhaiterais avec mes enfants », a-t-elle confié à l’UEFA. Elle ajoute que, grâce au soutien d’un grand club, cela reste possible de jouer à un niveau élevé tout en étant maman.

Dans l’équipe suédoise, Amanda Ilestedt, ancienne joueuse du PSG et du Bayern Munich, est également devenue maman en août 2024. Cinq mois plus tard, elle faisait son retour sur le terrain avec son équipe d’Arsenal. « Revenir après l’accouchement et pouvoir amener ma fille sur le terrain était un moment de fierté. C’était spécial », a-t-elle exprimé dans le Telegraph.

Amanda, qui a depuis remporté la Ligue des champions avec son équipe, a remercié Arsenal sur les réseaux sociaux pour le soutien qu’elle a reçu durant sa grossesse et après l’accouchement. Sa fille a ainsi pu l’accompagner lors des matches à l’extérieur tout au long de la saison.

De nouveaux cadres réglementaires

Les choses ont considérablement évolué. En 2017, seulement 2 % des joueuses affirmaient être mères, selon une étude conduite par le syndicat mondial des joueurs (Fifpro) parmi 3 500 athlètes des principaux championnats. À l’époque, seules 8 % d’entre elles avaient reçu des allocations maternité de leur club ou fédération.

En janvier 2023, Sara Bjork Gunnarsdottir, une footballeuse islandaise, a révélé qu’elle avait subi une baisse de salaire durant sa grossesse lorsqu’elle jouait pour l’OL, qui n’avait pas facilité son retour. Elle a remporté son procès contre le club français devant le tribunal de la FIFA, récupérant ainsi la part non versée de son salaire.

Depuis 2021, la FIFA a mis en place un nouveau cadre réglementaire stipulant une période minimale de 14 semaines de congé maternité payé, dont au moins huit semaines doivent être prises après la naissance de l’enfant. De plus, une rémunération de deux tiers du salaire doit être garantie. En mai 2024, des mesures renforçant la protection maternité dans le football ont été approuvées par la FIFA, encourageant les pays à faciliter l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

« Lors d’une Coupe du monde ou d’un tournoi continental, les joueurs sont séparés de leur famille pendant cinq ou six semaines. Cela peut entraîner de graves impacts psychologiques pour les joueurs et leurs enfants. Il est crucial d’encourager les fédérations à permettre aux mères et pères de prendre leurs enfants en camping d’entraînement », a déclaré Sarai Bareman, responsable du football féminin à la FIFA lors d’une interview avec l’AFP.

Cependant, de nombreux obstacles demeurent. Beaucoup de footballeuses craignent encore que la maternité nuise à leur carrière. Par exemple, l’équipe d’Angleterre, championne d’Europe en titre, ne compte aucune mère parmi ses membres. Deux stars des Lionesses ont déclaré à la BBC que le sujet demeurait problématique, en résumant la question par : « C’est plus compliqué qu’il n’y paraît. Dois-je avoir un enfant et espérer revenir ? Suis-je capable de revenir ? C’est une réelle préoccupation. »

Pour sa coéquipière Alessia Russo, la question pourrait surgir plus tard : « Je pense qu’avec les ambitions sportives, ces questions passent parfois en arrière-plan, mais c’est excitant de penser à la vie après le football ».

Avec AFP

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