Google : Changement des résultats de recherche pour les catégories Shopping et Voyages en France, Éric Lombard met en garde contre l'augmentation des coûts.

Google : Changement des résultats de recherche pour les catégories Shopping et Voyages en France, Éric Lombard met en garde contre l’augmentation des coûts.

07.07.2025 11:43
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Google, filiale du groupe Alphabet Inc., envisage une révision significative de l’affichage de ses résultats de recherche au sein de l’Union européenne. Cette initiative a pour objectif de se conformer aux exigences établies par le Digital Markets Act (DMA), une législation entrée en vigueur en mai 2023, qui vise à encadrer plus strictement les comportements anticoncurrentiels des grandes entreprises numériques, rapporte TopTribune.

Google va modifier sa page de résultats de recherche en Europe

Selon des informations relayées par Bloomberg, confirmées par Reuters, l’entreprise prévoit d’introduire dans ses pages un encadré dédié affichant des résultats fournis par des plateformes concurrentes de comparaison de prix, telles que Booking et Expedia. Les utilisateurs auront la possibilité de cliquer directement sur les liens de ces services pour explorer leurs offres, y compris celles de compagnies aériennes et d’hôtels. Google ajouterait également un menu déroulant pour afficher des liens vers ses propres services, dans le but de démontrer un traitement équitable. Une alternative envisagée consisterait à présenter un espace distinct sous l’encadré principal, où apparaîtraient des liens basiques vers les sites des vendeurs concernés.

Par ce biais, l’entreprise californienne espère éviter une nouvelle sanction de la part de la Commission européenne. En mars 2025, cette dernière avait déjà émis un avertissement officiel, indiquant que Google avantagerait indûment ses propres services comme Google Flights et Google Shopping. Le DMA prohibe explicitement ces pratiques qui consistent à privilégier ses outils au détriment des concurrents. En cas de non-conformité, les amendes peuvent atteindre 10 % du chiffre d’affaires mondial de Google, et 20 % en cas de récidive. Le précédent est bien connu : en novembre 2021, la société a été condamnée à une amende de 2,4 milliards d’euros par le Tribunal de l’Union européenne pour avoir désavantagé les comparateurs de prix dans ses résultats de recherche. Cette décision a confirmé une sentence émise par la Commission en 2017.

Google vent debout contre la Commission européenne et le DMA

Selon Reuters, Google a fait part de ses préoccupations quant aux implications économiques de ces nouvelles règles. Lors d’un atelier technique organisé par la Commission à Bruxelles les 7 et 8 juillet, les avocats du groupe devront justifier leur position, ayant constaté qu’auparavant, les modifications apportées aux résultats de recherche avaient engendré une diminution allant jusqu’à 30 % des réservations directes chez certains restaurateurs, hôteliers ou transporteurs. Ils devraient également souligner l’ambiguïté des responsabilités établies par le DMA, tout en demandant davantage de clarté concernant les bénéfices concrets que ces mesures pourraient apporter aux régulateurs.

Le DMA, en imposant une stricte neutralité des résultats, vise à limiter la position dominante des plateformes désignées comme gatekeepers, dont Alphabet fait partie, aux côtés d’autres géants tels qu’Apple, Amazon, Meta, Microsoft et ByteDance. Cet ensemble de règles interdit également la combinaison des données personnelles entre services relevant d’une même entité, afin de protéger la vie privée des utilisateurs. D’autres sociétés ont déjà été sanctionnées : Apple a écopé d’une amende de 500 millions d’euros pour avoir entravé la concurrence dans son App Store, tandis que Meta a été condamnée à une amende de 200 millions d’euros pour son système d’abonnement payant sans publicité sur ses plateformes Facebook et Instagram.

Un casse-tête pour les utilisateurs ?

Du point de vue des consommateurs, le projet de Google pourrait modifier profondément l’expérience de navigation. Les résultats provenant de comparateurs concurrents seraient désormais mis en avant, devançant ceux de Google, ce qui mettrait fin à plus d’une décennie durant laquelle ses propres outils étaient favorisés. Certains considèrent cela comme une avancée vers plus de concurrence et de diversité dans les options disponibles, tandis que d’autres craignent une complexification excessive du parcours utilisateur et une éventuelle augmentation des coûts, surtout si l’intermédiation devient plus fréquente.

Le sort de la proposition de Google dépendra dans une large mesure des discussions techniques qui se dérouleront cette semaine à Bruxelles. La Commission européenne devra évaluer si cette nouvelle approche garantit un traitement équitable entre les divers services et respecte l’esprit du DMA.

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