Emmanuel Grégoire, âgé de 47 ans, a récemment été officialisé par le Parti socialiste comme son candidat pour les élections municipales de Paris, remportant 52,7 % des voix lors de cette primaire interne qui a été marquée par des tensions avec ses concurrents Marion Waller et Rémi Féraud, choisi par Anne Hidalgo. Son objectif est de réconcilier non seulement les Parisiens, mais également sa propre famille politique, rapporte TopTribune.
« Ce ne sera pas la campagne des rancunes », a-t-il assuré devant ses partisans, promettant une approche « populaire, militante et joyeuse » axée autour de son projet « Paris en grand », qui vise à instaurer une gouvernance plus participative et harmonieuse.
Des relations abîmées avec Anne Hidalgo
Ancien chef de cabinet de Bertrand Delanoë et ex-adjoint au budget, Emmanuel Grégoire a été nommé par Anne Hidalgo en 2018 pour être son bras droit. Toutefois, à la suite de la présidentielle de 2022, leurs relations se sont détériorées. La maire de Paris a critiqué son absence de soutien durant la campagne électorale, évoquant même une « trahison ».
« Avec Anne, on formait un beau duo. Elle était tout aussi courageuse et énergique que j’étais méthodique », raconte-t-il. Malgré ces tensions, il continue de valoriser leur collaboration passée, lui disant : « Je suis fier d’avoir transformé Paris avec toi ! » lors du dernier débat de la primaire. La maire n’a cependant pas réciprocé ces éloges, allant jusqu’à faire référence aux attentats du 13 novembre pour souligner son alliance avec Rémi Féraud, ce qui a choqué plusieurs participants. Son hostilité est telle qu’elle a annoncé qu’elle ne le soutiendrait pas en cas de victoire.
« L’homme des dossiers impossibles »
Élu député en 2024 sous la bannière du Nouveau Front populaire, Emmanuel Grégoire a quitté l’exécutif municipal dans un contexte difficile. Son entourage parle de « humiliations à répétition » qu’il a subies, ajoutant que « tout le monde a été soulagé qu’il parte à l’Assemblée ». Il se positionne désormais comme une figure capable de rassembler toutes les tendances de gauche, tout en excluant d’emblée toute alliance avec La France Insoumise.
Ses partisans soulignent sa détermination et sa rigueur, citant ses succès dans les négociations complexes avec les écologistes concernant le plan local d’urbanisme, qui dessine l’avenir de la capitale d’ici 2040. « C’était l’homme des dossiers impossibles. Quand quelque chose n’avançait pas, il arrivait à rassembler tout le monde et trouver une solution », témoigne Antoine Guillou, l’un des rares adjoints à le soutenir.
« Réconcilier » comme objectif principal
Avec cette investiture, Emmanuel Grégoire souhaite tourner la page d’un mandat éprouvant tant sur le plan politique que personnel. La réconciliation de Paris, ainsi que celle du Parti socialiste parisien, sera un défi primordial avant d’affronter la droite, représentée par Rachida Dati, son adversaire principal en 2026. Le projet « Paris en grand » prône « le droit à vivre » dans la capitale.