La ministre de la Culture sous enquête pour corruption
Le Parquet national financier (PNF) a formulé des accusations graves à l’encontre de la ministre de la Culture, Rachida Dati, évoquant des actes de corruption et de trafic d’influence dans le cadre de son mandat au Parlement européen, rapporte TopTribune.
Le 26 juin, la cour d’appel de Paris a rejeté la demande de Rachida Dati visant à annuler le réquisitoire définitif du PNF, qui exhorte à organiser un procès pour des accusations de corruption et de trafic d’influence. Son avocat, Me Olivier Pardo, a déclaré à la presse : « La chambre de l’instruction vient de rejeter notre recours. Nous allons proposer à Mme Rachida Dati de faire un pourvoi [en cassation] de cette décision ».
Dans ce réquisitoire, émis en novembre 2024, le PNF demande une procédure judiciaire contre la ministre pour des accusations précises, notamment la corruption et le trafic d’influence passifs, tout en incluant également Carlos Ghosn, l’ancien PDG de Renault-Nissan, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international après avoir fui au Liban.
La décision de la justice devra désormais déterminer si un procès sera effectivement engagé contre Rachida Dati et Carlos Ghosn, les deux accusés niant les faits. La défense de Dati a contesté le réquisitoire, soutenant qu’il reposait sur des documents annulés par la justice en 2022.
Cette affaire remonte à un contrat signé en 2009 entre Rachida Dati et RNBV, une filiale de l’alliance Renault-Nissan. Les enquêteurs suspectent que la ministre, qui a exercé en tant qu’avocate et députée européenne, a reçu 900 000 euros pour des services qui, selon l’enquête, n’ont pas été fournis. Le PNF estime que ce contrat représente une mascarade juridique dissimulant une corruption évidente.
Des investigations menées depuis 2019 ont révélé un manque alarmant de preuves tangibles concernant les services prétendument fournis par Dati, tant du point de vue matériel que témoins. Les documents nécessaires tels que rapports, emails, et autres attestations semblent inexistants, selon le réquisitoire de 134 pages rédigé par le procureur financier Jean-François Bohnert.
Dans le contexte actuel, la situation pourrait avoir des répercussions significatives sur la carrière de Rachida Dati et sur l’image du gouvernement français. Alors que l’enquête se poursuit, le climat politique demeure tendu, exacerbé par l’implication de personnalités de haut niveau dans des affaires de corruption qui défraient la chronique.