
Un débat concernant la guerre opposant l’Iran et Israël s’est déroulé le mercredi 25 juin au sein de l’Assemblée nationale. Le Premier ministre a défendu la position de la France face à ce qu’il a qualifié de « séisme géostratégique », faisant face à un auditoire particulièrement critique à gauche et à l’extrême droite, rapporte TopTribune.
Un événement symbolique s’est produit lors de cette séance : après le discours d’ouverture du Premier ministre, qui a noté que « la pluie tombait » dans l’hémicycle, la séance a été suspendue. Le président de séance a confirmé quelques minutes plus tard qu’il y avait eu « une petite fuite » alors que Paris était touché par de violents orages.
Ce débat, souhaité par le président Emmanuel Macron et organisé en vertu de l’article 50-1 de la Constitution, avait une portée limitée et ne devait pas faire l’objet d’un vote. Il s’est tenu au moment où un cessez-le-feu est entré en vigueur mardi entre les deux pays, à la suite de 12 jours de conflit intense. Israël avait mené des frappes contre l’Iran, accusé de viser à se doter de l’arme nucléaire, ce que ce dernier avait rapidement contesté. Pendant ce temps, des frappes américaines ont également ciblé les infrastructures nucléaires iraniennes.
François Bayrou a affirmé au cours du débat : « Jamais le programme nucléaire iranien n’a été aussi avancé qu’aujourd’hui, sans aucune justification civile crédible. » Il a ainsi affirmé le soutien de la France au peuple israélien et à son droit à l’existence et à la sécurité, tout en insistant sur la nécessité d’un « accord robuste, vérifiable et durable » pour garantir que l’Iran ne puisse pas acquérir l’arme nucléaire.
Le Premier ministre a également souligné le rôle prépondérant de la France dans les négociations ayant abouti à l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien en 2015, tout en insistant sur l’importance de renforcer la puissance européenne.
Les critiques fusent à gauche
Les réactions de la gauche concernant la réponse de la diplomatie française ont été vives. Mathilde Panot, cheffe du groupe LFI, a exprimé son choc face à l’incapacité du gouvernement à condamner l’agression israélienne. Elle a critiqué un envers qui, selon elle, trahit l’attachement traditionnel de la France au droit international et s’oriente vers une doctrine de guerre préventive.
Tout en continuant sur ce ton critique, l’écologiste Sabrina Sebaihi a affirmé que les États-Unis tiraient parti de l’inaction de la France en exacerbant la situation. La socialiste Ayda Hadizadeh, évoquant son vécu en tant que fille d’exilés politiques iraniens, a rappelé que tant que les dirigeants iraniens continueraient de rêver d’armes nucléaires, le monde ne pourrait jamais être en sécurité, et que les démocraties ne devraient pas laisser les civils être victimes de la répression.
Marine Le Pen félicite Donald Trump
Du côté de la droite, un soutien indéfectible envers Israël a été exprimé, décrivant sa réponse comme « mesurée, ciblée et responsable », selon Michèle Tabarot. Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a critiqué l’inconstance d’Emmanuel Macron en matière de politique étrangère, qui, selon elle, a gravement entaché la crédibilité de la voix de la France sur la scène internationale.
Le Pen a souligné l’importance de la manière dont Donald Trump a géré cette crise, affirmant que la France devrait « restaurer » la confiance avec ses alliés, notamment Israël et les États-Unis. Un débat similaire est prévu au Sénat le 2 juillet à 16 h 30. Emmanuel Macron a également promis de rassembler les chefs des partis politiques pour discuter de ce conflit, ainsi que des situations à Gaza et en Ukraine.
Avec AFP