
Le lundi 23 juin, les principales réactions à la suite des frappes américaines sur l’Iran ont retenu l’attention des médias. La République islamique a promis de riposter. TopTribune.
Les déclarations de la presse révèlent une forte agitation suite à l’attaque ordonnée par le président Trump. Le Tehran Times annonce que l’Iran est préparé pour un contre-attaque, en affirmant que ses « missiles, ses capacités de cyber-guerre, et ses alliés régionaux sont en position ». Selon ce journal, le pays visera « les ressources économiques clés et les actifs stratégiques des complices de la guerre ». De son côté, Iran Daily cite les Gardiens de la Révolution, qui se déclarent confiants quant à la survie du programme nucléaire malgré les frappes. Un site d’opposition, Iranwire, met en lumière la division interne en Iran, où les partisans d’une réponse militaire s’opposent à une partie de la population qui tient le régime responsable de la situation actuelle, arguant que sa politique nucléaire a mené à ce conflit.
En ce qui concerne la position du régime, la presse se fait l’écho des propos de l’analyste iranien Karim Sadjadpour, qui estime que les retours de flamme de l’Iran pourraient s’avérer destructeurs pour son image, avec une possibilité d’attaques sur des installations américaines ou des cibles stratégiques telles que des infrastructures pétrolières dans le Golfe Persique. L’article évoque également la possibilité que Téhéran adopte une approche de guerre d’usure pour prolonger le conflit, se réarmant et travaillant sur sa capacité de dissuasion, tout en gérant les tensions internes.
Dans un autre registre, le Jerusalem Post se réjouit des déclarations de la Maison-Blanche concernant ces « frappes américaines historiques », qui, selon eux, ont anéanti les ambitions nucléaires iraniennes. Israel Hayom va plus loin en affirmant que ces actions préventives par Trump sont un « grand service à l’humanité », en saluant le leadership de Netanyahu qui aurait pavé la voie à cette intervention. Cette position est partagée par certains médias américains, comme The Wall Street Journal, qui considère que l’attaque était nécessaire pour prévenir un risque nucléaire intolérable.
Cependant, des voix s’élèvent pour mettre en garde contre des conséquences imprévues. The New York Times s’interroge sur la gestion des stocks d’uranium enrichi, évoquant une absence de transparence de la part de l’administration Trump sur ces informations cruciales. En outre, Politico mentionne un changement dans le discours de Trump qui semble évoluer vers un « changement de régime », ce qui complique la communication de l’administration sur ses objectifs. Une inquiétude persistante se dégage des propos du New York Times quant à la légitimité des frappes sans l’autorisation du Congrès, rappelant des antécédents où de précédents présidents américains ont procédé sans approbation formelle mais dans un contexte plutôt différent.
Les incertitudes persistent également dans les analyses provenant du Moyen-Orient. Arab News a exprimé une forte désapprobation, qualifiant cette attaque contre l’Iran d’inacceptable et d’une provocation risquant de déstabiliser l’ensemble de la région. Les réflexions du quotidien émirati The National soulignent le besoin de temps et de confiance pour établir la paix, tout en critiquant l’absence de mesures concrètes de la part du gouvernement iranien pour une solution à long terme.
En ce qui concerne la couverture médiatique en France, Le Parisien n’hésite pas à qualifier l’opération « Marteau de Minuit » de succès militaire éclatant, affirmant qu’elle met un terme au programme nucléaire iranien. Ce journal évoque des propos de responsables allemands sur le courage du gouvernement israélien. En revanche, Le Figaro affiche une certaine prudence, s’alarment d’un possible enchaînement d’événements qui pourrait exacerber les tensions. Pour sa part, Libération critique un plan américain dont les contours sont flous et souligne les risques d’une escalade guerrière dans la région, appelant à une prise de conscience face à cette dynamique conflictuelle qui pourrait ne laisser que des vaincus sur la carte du Moyen-Orient.