La peur de l’armageddon nucléaire est née en 1949, lorsque l’Union Soviétique a réalisé son premier essai nucléaire au Kazakhstan, détruisant un village reconstitué dans une mise en scène de banlieue tranquille. Cette démonstration a marqué le début de la Guerre froide, provoquant une course à l’armement entre les superpuissances. Chaque camp cherchait à posséder le plus d’ogives nucléaires possible pour dissuader leur adversaire d’utiliser son arsenal, rapporte TopTribune.
Face à cette menace, la population civile a commencé à se préparer pour le pire. Les écoles américaines enseignaient aux enfants comment se réfugier sous leurs bureaux lors des alertes à la bombe, tandis que des articles de journaux promouvaient des articles de survie tels que les compteurs Geiger et les masques à gaz. Les abris antiatomiques devenaient courants dans les sous-sols et jardins, tandis que les gouvernements distribuaient des brochures sur les mesures d’urgence à suivre.
La survie pour les nuls
Les Américains se sont habitués à recevoir des documents sur la défense civile dans leurs boîtes aux lettres. En 1950, l’Administration fédérale de la défense civile (FCDA) a publié plus de 400 millions de brochures pour sensibiliser la population aux dangers de la guerre nucléaire. Au Royaume-Uni, le mémorable guide Protect and Survive a été publié en mai 1980, alors que les tensions atteignaient leur paroxysme.
Bunker en matériaux recyclés
Le guide explique comment fortifier son domicile en cas d’attaque en construisant un abri. Il recommande d’utiliser des matériaux récupérés pour barricader les entrées afin de minimiser l’exposition aux radiations. Des briques, du béton, du bois, ou même des livres peuvent servir de protection. En termes d’approvisionnement, il est conseillé de conserver environ 16 litres d’eau par personne, des conserves alimentaires, une radio avec piles, ainsi que d’autres articles essentiels comme des médicaments et des vêtements chauds.
Le gouvernement ridiculisé
Malgré son intention d’informer et de former la population, Protect and Survive a rapidement été tourné en dérision au Royaume-Uni, car il proposait une approche qui plaçait la responsabilité de la survie sur les citoyens. Cette perception a considérablement érodé la confiance du public envers les institutions, remettant en question leur capacité à gérer une crise de grande ampleur.
Ce guide, devenu symbole de l’époque, a même été référencé dans des œuvres culturelles, prouvant qu’il a marqué les esprits d’une génération ayant grandi sous la menace nucléaire. En réponse aux tensions géopolitiques contemporaines, certaines voix suggèrent que de telles brochures pourraient bientôt retrouver leur pertinence, remettant ainsi en question le besoin de préparation face à une menace potentiellement renouvelée.