Lors du Salon du Bourget,
Qui se positionne comme le pilote de la campagne du RN en vue de la présidentielle 2027? Ce jeudi après-midi, Jordan Bardella se distingue en étant le seul à entrer dans le cockpit d’un Rafale lors de sa visite au Salon international de l’aéronautique et de l’espace. En plaisantant sur la sortie difficile du même appareil par François Bayrou la veille, il fait sourire Marine Le Pen, restée au sol, qui lui répond en riant : « Mais oui, mais tu es remarquable ». Ce moment complice vise à apaiser les tensions qui ont entouré le parti ces dernières semaines, rapporte TopTribune.
Marine Le Pen souligne son soutien
Selon un proche de Jordan Bardella, le fait qu’ils soient présents ensemble au salon n’est pas anodin. La politique reste omniprésente, et lorsque Marine Le Pen fait référence à l’image du maire de Pau dans l’avion, elle saisit l’occasion de rappeler les enjeux. « J’aimerais savoir si mon Premier ministre réussit mieux à entrer dans le Rafale que l’actuel », déclare-t-elle, selon des journalistes présents. En le désignant à plusieurs reprises comme son « Premier ministre », elle souligne que Jordan Bardella représente pour l’heure un plan B dans la course à la présidentielle de 2027.
La situation pour le Rassemblement National est compliquée après la condamnation de Marine Le Pen, entraînant une inéligibilité immédiate de cinq ans dans l’affaire des assistants parlementaires. Malgré cela, elle demeure la candidate officielle et l’eurodéputé pourrait prendre les rênes de son gouvernement en cas de succès. Toutefois, cela dépend de l’issue de son procès en appel, qui devrait avoir lieu à l’été 2026. Si son inéligibilité est confirmée, Jordan Bardella devra être prêt à agir, même si cela reste discret. Cette approche ambivalente soulève des tensions au sein de la formation.
Risques de tensions politiques
La couverture médiatique, notamment celle du journal Valeurs actuelles, avec un titre évoquant « Objectif 2027 » concernant Jordan Bardella, a suscité des critiques de la part du camp Le Pen. Quelques jours plus tard, Marine Le Pen a exprimé des doutes sur la connaissance des problématiques de la Nouvelle-Calédonie par son jeune rival. « Je ne suis pas certaine que Jordan ait une bonne compréhension de ces enjeux », a-t-elle déclaré en plaisantant. De son côté, le président du RN a évoqué la possibilité d’une « présidentielle anticipée » en cas de censure du gouvernement lors des débats budgétaires de l’automne, ce à quoi Marine Le Pen ne pourrait pas participer en raison de son procès en appel.
« Chaque mot est désormais interprété avec une grande attention, car nous faisons face à une situation inédite avec ce duo », commente Alexandre Loubet, député RN de Moselle. « Toutefois, ce duo représente notre force dans cette période d’incertitude. Ils pourront toujours compter l’un sur l’autre, peu importe les circonstances ».
À l’issue de leur visite, le célèbre duo s’est présenté sur le tarmac du Bourget pour un point presse. Marine Le Pen a affirmé que son parti entrerait en campagne présidentielle dès la rentrée, précisant que, quelle que soit l’issue de l’appel, « Jordan et moi continuerons notre campagne pour la présidentielle ». Pendant ce temps, Jordan Bardella, en arrière-plan, acquiesce sans prendre la parole, du moins jusqu’à l’été 2026.
