Retraites : après trois mois et demi de négociations, le conclave décide d'accorder un délai supplémentaire pour parvenir à un accord.

Retraites : après trois mois et demi de négociations, le conclave décide d’accorder un délai supplémentaire pour parvenir à un accord.

18.06.2025
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Engagé depuis trois mois et demi, le « conclave » concernant les retraites n’a pas permis d’aboutir à un accord le mardi 17 juin 2025, pourtant fixé comme date limite. Une nouvelle réunion, qui pourrait être la dernière, a été programmée pour le 23 juin, mais le contenu ainsi que les participants restent incertains, rapporte TopTribune.

À l’issue d’une journée marquée par des tensions et des désaccords au sein des syndicats, et avec une horloge indiquant presque minuit, la CFDT et la CFTC, deux des principaux acteurs syndicaux impliqués dans les discussions depuis le 27 février, ont communiqué la tenue de ce dernier round de négociations.

« Ce soir, nous avons surtout réussi à éviter de déclarer un échec, et une ultime tentative, un dernier recours, a été mise en œuvre par le médiateur du conclave [Jean-Jacques Marette, spécialiste reconnu des négociations entre patronat et syndicats, NDLR.]. » Cette analyse émane de Christelle Thieffinne, négociatrice au sein de la CFE-CGC.

« Nous allons réfléchir »

Cette décision s’avère incontournable malgré la volonté manifeste de la CFDT d’achever les négociations ce mardi soir. Le Premier ministre François Bayrou avait émis, lundi, la suggestion de prolonger les discussions de quelques jours pour les cinq partenaires encore présents : CFDT, CFTC, CFE-CGC au niveau syndical, ainsi que Medef et CPME du côté patronal.

« Nous allons réfléchir sur notre présence totale le 23, ou si nous viendrons en début de réunion, ou éventuellement pas du tout », a néanmoins précisé Pascale Coton, négociatrice de la CFTC, exprimant sa frustration face aux évolutions des discussions de la journée.

Dans un même élan, le Medef, représentant majeur du patronat et blâmé par les syndicats pour la paralysie des négociations, a également fait savoir qu’il n’avait pas pris de décision quant à sa participation à la réunion de lundi. « Je vais soumettre la question à nos instances pour déterminer notre position », a déclaré sa négociatrice, Diane Milleron-Deperrois.

Une journée de discussions tumultueuses

Ce dénouement semble obscur et éloigné de l’accord que Matignon avait promis de présenter au Parlement, après une journée de négociations difficile. Dès la mi-journée, le discours était clair : « La négociation n’a pas progressé », a indiqué Yvan Ricordeau, représentant de la CFDT, évoquant un possible échec imminent.

Les échanges avaient débuté à 9 h 30, mais un long déjeuner a interrompu les discussions à 11 h 30. « L’après-midi, nous avons repris à 15 h pour aborder la question de la pénibilité, puis à 16 h, une interruption de deux heures a été demandée par le patronat, qui est revenu sans rien proposer », a exprimé Christelle Thieffinne, la négociatrice de la CFE-CGC, dans un ton de désespoir.

Les discussions ont repris vers 18 h, avec une partie patronale qui, selon la représentante de la CFE-CGC, a « saboté les négociations », créant une « atmosphère tendue ». Ce syndicat a refusé de quitter la table, insistant pour que le patronat annonce clairement son refus de progresser.

Moment charnière pour François Bayrou

La réussite ou l’échec de ce « conclave » est un moment décisif pour le Premier ministre, qui a initié ce format de discussions après avoir atteint un compromis avec les socialistes afin d’éviter une nouvelle censure du gouvernement.

L’objectif de ce conclave est de réduire la popularité négative de la réforme des retraites Borne de 2023, qui vise à augmenter progressivement l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, tout en cherchant à rétablir l’équilibre financier du système annoncé avec un déficit de 6,6 milliards d’euros d’ici 2030.

Force Ouvrière s’était retirée dès la première réunion du 27 février, tandis que la CGT et l’U2P (organe patronal pour les artisans) avaient quitté ce processus en mars, initialement prévu pour se conclure le 28 mai.

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