Mardi, la commission d’enquête parlementaire sur TikTok, a entendu cinq des plus influents créateurs de contenus sur la plateforme chinoise. Le masculiniste Alex Hitchens, les anciennes stars de téléréalité AD Laurent et le couple Julien et Manon Tanti, ainsi que Nasdas. Ils ont défilé pendant plus de trois heures devant les députés chargés de déterminer si le réseau social chinois représente un danger pour les plus jeunes.
« Il faut interdire TikTok parce que cette plateforme est néfaste », car « ce qui fonctionne le mieux, c’est le contenu qui choque », a affirmé Alex Hitchens, de son vrai nom Isac Mayembo. Le coach en séduction autoproclamé, qui vend des formations en ligne, était auditionné à distance pour propos tenus dans certaines vidéos, comme affirmer que les femmes « n’ont rien à faire dans la rue après 22 heures ». Accusant la commission de déformer ses propos en isolant quelques secondes sur des vidéos de plusieurs minutes, Alex Hitchens a fini par quitter son audition.
« C’est un problème de contrôle parental »
« Je n’ai jamais encouragé un public mineur à consommer du contenu inadapté », s’est pour sa part défendu AD Laurent. Il a toutefois reconnu qu’il partageait dans ses vidéos en direct sur TikTok des liens vers les sites hébergeant son contenu pornographique. « Si des élèves de CE2 […] accèdent à cette plateforme, c’est un problème de contrôle parental et de responsabilité de TikTok, pas de la mienne », a-t-il insisté.
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Adrien Laurent, son vrai nom, comptait plus d’1,8 million d’abonnés avant de voir son compte banni mi-mai après un signalement de la ministre déléguée à l’Egalité femmes-hommes Aurore Bergé, l’accusant de véhiculer des contenus misogynes et virilistes.
« Course aux vues »
Connu pour ses distributions d’argent et de cadeaux dans son quartier de Perpignan, l’influenceur Nasdas, de son vrai nom Nasser Sari, a également mis en avant la responsabilité des parents dans la consommation de ses contenus. « Je regrette d’avoir fait en sorte que ces jeunes-là viennent et croient en moi au lieu de croire en leurs études », a toutefois reconnu celui qui compte 3,7 millions d’abonnés sur TikTok et plus de 9 millions sur Snapchat.
Revenant sur la récente annonce de son retrait des réseaux sociaux, il a affirmé avoir pris cette décision « il y a trois mois », regrettant une « course aux vues » et l’impact sur sa santé mentale. Notre dossier sur TikTok.
Jeudi, ce sera au tour des représentants de TikTok de passer devant les députés, lesquels doivent rendre leur rapport en septembre.