"On est un peu des ressuscités" : un an après la dissolution, Les Républicains ont repris des couleurs
"On est un peu des ressuscités" : un an après la dissolution, Les Républicains ont repris des couleurs

« On est un peu des ressuscités » : un an après la dissolution, Les Républicains ont repris des couleurs

06.06.2025 15:30
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Le parti de droite a retrouvé de l’espoir et des adhérents depuis la dissolution du 9 juin 2024, d’abord grâce au passage de Michel Barnier à Matignon, mais surtout depuis la nomination de Bruno Retailleau à l’Intérieur. De quoi ravir une base militante qui regarde droit vers 2027.

Lundi 9 juin, ce sera l’anniversaire de la dissolution de l’Assemblée nationale. Cette décision d’Emmanuel Macron a provoqué une absence de majorité. Les macronistes et la droite forment une coalition qui connaît des hauts et des bas, avec encore cette semaine une menace de démission de Bruno Retailleau à cause de la proportionnelle.

Globalement, Les Républicains (LR) s’en sont bien sortis après cette dissolution : ce sont eux qui ont le plus gagné dans l’affaire. La droite n’a pourtant pas brillé dans les urnes : 6,57% au premier tour des législatives, 48 députés, mais remporte le jackpot quand Emmanuel Macron nomme Michel Barnier à Matignon. Il débarque avec une douzaine de ministres. « Il y a un an, on était morts », se souvient un député, quand un ministre se réjouit : « On est un peu des ressuscités, la preuve que les miracles sont possibles ! »

Sauf que la droite n’est plus à Matignon : le gouvernement Barnier est tombé au bout de trois mois. Mais dans le gouvernement Bayrou, LR a encore huit ministères, dont celui de l’Intérieur avec Bruno Retailleau. Aux yeux de Michel Barnier, qui vient de publier Ce que j’ai appris de vous, LR a repris des couleurs. « Le parti qui est le mien et auquel je suis très fidèle a retrouvé une sorte de renouveau », affirme l’ancien Premier ministre

« Les élus sont revenus, les adhérents reviennent, et ça continue aujourd’hui avec Bruno Retailleau et les autres ministres, qui donnent une image de responsabilité, de clarté. Des gens qui assument leurs responsabilités. »

Les ministres LR se disent heureux : « Notre entrée au gouvernement ne nous a conduits à aucun reniement et a redonné de la fierté à la droite car on fait le job ! », vante l’un d’eux. LR en profite pour pousser ses idées, et surtout Bruno Retailleau, qui a terrassé Laurent Wauquiez pour la présidence du parti.

C’est la démonstration que les militants LR dressent un bilan positif de la dissolution. Des militants décrits comme « polytraumatisés » par un dirigeant, car« ils ne voyaient plus ni lumière ni voie de passage depuis 12 ans », depuis la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, et qui ont « repris espoir », comme Martine, adhérente depuis 30 ans. « La dissolution, on s’est dit que c’était la catastrophe, se souvient-elle. Heureusement, subitement, nous avons Bruno Retailleau, ça a été la joie. Partout, les amis qui sont avec moi, les étudiants, des anciens, on s’est dit que c’était formidable. Là, on revit. Continuez, les mains dans le cambouis. »

« On aura la réponse en 2027 »

Les mains dans le cambouis, c’est aussi ce qu’il fallait pour relever LR, d’après de jeunes militants. « Ce qui nous manquait, c’étaient ces responsabilités, cette exposition. Nous sommes à nouveau un parti crédible », estime l’un.

« Ça nous a permis de montrer aux Français qu’on est toujours un parti de gouvernement, qu’on avait toujours des choses concrètes et sérieuses à proposer. »

Des adhérents requinqués, mais Laurent prévient, rien n’est gagné : « Le chemin est encore très long avant de regagner la confiance des Français. On aura la réponse en 2027. » Car la droite espère mettre cette expérience gouvernementale à profit pour la présidentielle. Les LR guettent la moindre embellie sondagière qui pourrait leur faire espérer l’Élysée. Un ministre reste sceptique : « Je ne suis pas sûr qu’on soit capable d’être au second tour ». Un ex-LR sort les griffes : « Retailleau a pris le parti avec 75 000 voix, avec ça il n’est pas encore président de la République ! »

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