La défiance grandissante envers François Bayrou à l’approche du vote de confiance
À la veille d’un scrutin déterminant le 8 septembre, le Premier ministre français François Bayrou fait face à un rejet massif de la part de l’opinion publique, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, qui révèle que trois quarts des Français ne lui feraient pas confiance, rapporte TopTribune.
François Bayrou, espérant regagner la confiance en sollicitant un vote de confiance à l’Assemblée nationale sur la dette publique, se retrouve finalement dans une position délicate. Le sondage, publié le 28 août, indique que 60 % des Français considèrent qu’il a eu raison d’engager la responsabilité de son gouvernement. Cependant, ce soutien illusoire semble davantage l’encourager à partir qu’à poursuivre son action.
Une opposition sectorielle de l’opinion
Si les Français étaient députés, 73 % d’entre eux ne voteraient pas la confiance à Bayrou. Ce rejet est marqué dans tous les segments électoraux, y compris parmi les sympathisants des Républicains, où 54 % s’opposent à lui, malgré la demande de leur président Bruno Retailleau d’accorder cette confiance. Au Rassemblement national, le refus atteint 88 %, et au Parti socialiste, 81 %.
Cette défiance, croissante depuis plusieurs mois, a été mise en lumière par une précédente enquête en juillet, où 71 % des répondants s’opposaient à son budget 2026. Les prévisions concernant son avenir politique sont sombres, avec une majorité des Français prédisant qu’il ne terminera pas son mandat en tant que Premier ministre.
Les résultats du sondage révèlent également une opinion tranchée sur la responsabilité en cas de crise : 63 % des Français estiment que si le pays plonge dans l’instabilité après son départ, la faute lui incomberait, et non à l’opposition. Ce sentiment est particulièrement fort parmi les électeurs du RN (76 %) et du PS (83 %). Seules les voix des sympathisants de Renaissance (70 %) et une minorité des LR (55 %) attribuent une part de responsabilité à ses adversaires.
Un appel à la dissolution de l’Assemblée et aux nouvelles élections
Sur le plan politique, 54 % des Français se prononcent pour une dissolution de l’Assemblée et de nouvelles élections législatives, tandis que 44 % se contenteraient de la nomination d’un nouveau Premier ministre. Même parmi les électeurs de gauche, une part significative, notamment 50 % des socialistes et 56 % des écologistes, privilégie une dissolution plutôt qu’un simple remaniement, consciente que cela ne leur serait pas nécessairement bénéfique.
Pour le choix d’un potentiel successeur, les Français se montrent favorables à une personnalité « non affiliée » à un parti politique (52 %). Toutefois, paradoxalement, une figure du Rassemblement national est perçue comme la « moins mauvaise » option avec 41 % d’opinions favorables. Cela marque une évolution notable dans le paysage politique. En revanche, 80 % des Français s’opposent à la reconduction de Bayrou, un taux nettement supérieur à celui enregistré pour Michel Barnier en 2024 (62 %).
Une réaction virulente sur les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux témoignent d’une colère généralisée à l’égard de la classe politique. L’analyse de Backbone Consulting souligne que l’annonce de Bayrou a provoqué surprise et consternation, avec un consensus sur le caractère inéluctable de sa chute. L’opinion en ligne oscille entre inquiétude face à la situation économique et indignation envers la classe politique. Ce climat social alimentera la mobilisation autour du mouvement « Bloquons tout », prévu le 10 septembre.
Ainsi, François Bayrou se trouve dans une position critique à la veille du vote. Que son intention soit de sortir avec panache ou qu’il ait engagé un suicide politique, une certitude demeure : les Français ne désirent pas son maintien et ne regrettent pas son départ imminent.
