Didier Deschamps évoque l’angoisse liée au match face à l’Ukraine, le jour de la commémoration des attentats du 13 novembre
Le sélectionneur de l’équipe de France de football, Didier Deschamps, a exprimé son malaise concernant le match prévu contre l’Ukraine le 13 novembre, date marquant les 10 ans des attentats parisiens. « Au fond de moi, si on avait pu éviter de jouer (…), ç’aurait été bien », a déclaré Deschamps en conférence de presse, soulignant la nature « particulière » de cette journée, rapporte TopTribune.
Didier Deschamps se rappelle parfaitement de cette soirée tragique de 2015, où il était présent sur le bord du terrain pour soutenir ses joueurs lors d’un match contre l’Allemagne. Les événements tragiques ont éclaté alors que le match se déroulait au Stade de France, marqués par des explosions terroristes.
Le premier commando, dirigé par Salah Abdeslam, est arrivé aux abords du stade vers 20h45, déposant trois terroristes avant de quitter les lieux. Le match a débuté à 21h, alors qu’un des terroristes se faisait exploser à proximité à 21h16, tuant une personne et en blessant trois autres, entraînant une ambiance cruciale pour les près de 80 000 spectateurs présents.
Beaucoup pensaient initialement à un incident mineur, tandis que la deuxième détonation, survenue peu après, a semé le doute. À 21h20, un autre terroriste a fait exploser sa charge près d’une porte du stade, provoquant plusieurs blessures. Les informations sur les premières fusillades dans les quartiers environnants ont commencé à circuler rapidement.
Réactions des responsables de la sécurité et des autorités
Dans un entretien, François Hollande, alors président de la République, a partagé son expérience et ses réflexions sur cette nuit dramatique. « On ne veut pas croire qu’il y ait le signe d’une attaque », a-t-il déclaré, évoquant sa réaction immédiate lors de la première explosion.
En pleine partie, le responsable de la sécurité présidentielle a informé Hollande des premiers décès, le poussant à se rendre au centre de sécurité pour analyser les images des événements externes chaotiques. Après avoir consulté le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et le Premier ministre Manuel Valls, il a pris la difficile décision de ne pas interrompre le match afin d’éviter une panique générale. Internet a été coupé au stade pour maintenir le calme parmi les spectateurs jusqu’à la fin du match.
Les conséquences au sein de l’équipe et du public
La France a triomphé avec un score de deux à zéro contre l’Allemagne, mais les spectateurs ont été gardés à l’intérieur du stade, conscient d’une menace toujours présente. Alors qu’ils quittaient, certains ont commencé à chanter « La Marseillaise » comme acte de résistance. Pendant ce temps, les joueurs ont découvert, après le match, que des attaques avaient eu lieu, entourés par la couverture médiatique en cours.
Alors que les Allemands cherchaient des nouvelles, une atmosphère de camaraderie s’est créée entre les joueurs des deux équipes, bien que l’incertitude dominait. Pour des raisons de sécurité, la délégation allemande a été contrainte d’attendre dans les vestiaires jusqu’à leur départ prévu le lendemain.
Des joueurs touchés par la tragédie
Le choc émotionnel s’est fait sentir parmi les joueurs français, plusieurs d’entre eux étant préoccupés par leurs proches. Lassana Diarra a appris le décès d’une cousine dans la fusillade, définitivement marquant cette sombre soirée. Le sentiment d’unité et de détermination à poursuivre l’engagement vis-à-vis du pays a été renforcé par les mots de Noël Le Graët, président de la Fédération française de football, qui a exhorté l’équipe à continuer à jouer malgré la tragédie.
« C’est la première fois en France qu’un stade est la cible d’un attentat », a souligné Didier Deschamps, insistant sur la responsabilité particulière des sportifs dans un contexte de crise, affirmant que le sport représente l’unité et la diversité dans la société.
Avec AFP